Extrait

François VILLON
(1429 ?-1463 ?)

La ballade du vaurien

Une vraie biographie du voyou céleste tient au dos d’un rond de bière. La chronique ne sait pas grand-chose des haillons magnifiques du poète vaurien. Outre quelques faits vérifiables, le reste de l’existence de Villon est le fruit de conjectures plus ou moins heureuses fondées sur ses oeuvres, qu’il faut cependant se garder de lire comme une autobiographie, tant il est vrai qu’il a sans doute, ici et là, enjolivé ou au contraire noirci le trait pour des raisons poétiques ou «stratégiques».
Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d’Arc. Ou en 1432. Sous occupation anglaise, de toute manière. Orphelin de père, il est confié pour une raison encore inconnue à son «plus que père», Guillaume de Villon, chanoine et chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné, qui l’envoie faire des études à la faculté des Arts de Paris, afin qu’il accède au statut privilégié de clerc. En 1452, il obtient la maîtrise es arts à l’université de Paris, fort agitée à cette époque où les diplômés, trop nombreux, vivent pour certains dans la misère et tournent mal. Les chahuts estudiantins se multiplient. Il y a des heurts avec la police sur fond de querelle entre l’université et le roi Charles VII de France, qui va jusqu’à la suppression pure et simple des cours de 1453 à 1454. François Villon néglige alors l’étude pour aller courir l’aventure.
À partir de cette époque, sa vie a pour toile de fond les lendemains de la guerre de Cent Ans et son cortège de brutalités, de famines et d’épidémies.
Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les étudiants, les curés, les prostituées, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Des plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu’un homme peut commettre. Il a tra­versé comme un météore trente années de l’histoire de son temps et a dis­paru un matin sur la route d’Orléans. On le retrouve impliqué dans une rixe, blessant mortellement à l’aisselle le prêtre Philippe Sermoise, peut-être un rival en amour. Touché lui-même au visage par son assaillant, Villon se fait soigner chez un barbier, puis est obligé de fuir Paris. Grâce à son statut de clerc, à sa conduite antérieure réputée irréprochable et au pardon que lui accorde Sermoise sur son lit de mort, il obtient des lettres de rémission en janvier 1456. La nuit de Noël de cette même année, il participe à un vol avec effraction au collège de Navarre.
 

Revue de presse

Dans «Les Jongleurs de mots», Patrice Delbourg a réuni tous ceux qui, de François Villon à Raymond Devos, ont fait valser la langue et chanter l’impertinence…
Dans une somme de 600 pages, qui court du Moyen Age aux années Mitterrand, il rend un bel hommage à tous ceux, poètes, romanciers, moralistes, comiques, paroliers, chansonniers, dramaturges, qui, même si certains d’entre eux se sont suicidés, l’ont aidé à ne jamais désespérer…tous portraiturés à la pointe fine, avec un gai savoir. (Jérôme Garcin – Le Nouvel Observateur du 18 décembre 2008)
 

Présentation de l’éditeur

On les qualifie de tordeurs de syntaxe, bricoleurs de langue, malaxeurs de métaphores ! Patrice Delbourg croque avec gourmandise 101 funambules du verbe, dont il évoque la vie et l’oeuvre. Pour chacun, il donne des exemples de bonheurs d’écriture. Cet escadron d’écrivains disparus, souvent issus de l’humour noir, est présenté (par ordre d’année de naissance) avec un brio qui ravira les amateurs d’une littérature décomplexée et jouissive.
Ils sont romanciers, poètes, chansonniers, chanteurs, hommes de théâtre, scénaristes, pamphlétaires, humoristes… De François Villon à Coluche, de Rabelais à Pierre Desproges, d’Eugène Labiche à Georges Perec, de Courteline à Serge Gainsbourg, de Feydeau à Boby Lapointe, d’Erik Satie à Francis Blanche, de Guitry et Cocteau à Pierre Dac et Jean Tardieu, de Paul Léautaud et Alfred Jarry à Boris Vian et Cioran, Delbourg n’oublie personne, et surtout pas les génies méconnus tels Alphonse Karr, Georges Fourest, Raymond Roussel, Cami, Chaval, André Frédérique et consorts.
 

Biographie de l’auteur

Romancier, chroniqueur, animateur d’ateliers d’écriture, complice des  » Papous dans la tête  » sur France-Culture, Patrice Delbourg a publié plus de trente ouvrages. Amoureux des jeux de verbe et des calembours, essayiste gai, ce collectionneur d’écrivains est également un poète couronné des prix Max-Jacob et Guillaume-Apollinaire.

 

Editeur : Ecriture (10 septembre 2008)

 

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par Remy

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