Présentation de l’éditeur
Wittgenstein, incontestablement un des plus grands philosophes du XXe siècle, est aujourd’hui reconnu comme l’auteur, non de deux, mais de trois œuvres maîtresses : alors que le Tractatus et les Recherches philosophiques appartiennent au premier et au deuxième Wittgenstein. Sans doute la plus importante contribution à l’épistémologie depuis la Critique de la raison pure de Kant. De la certitude est la réponse de Wittgenstein au scepticisme cartésien. La méthode de Descartes est de tout soumettre au doute jusqu’à avoir atteint la roche dure de la certitude : l’indubitable. A cela, la réponse de Wittgenstein est que la formulation même du doute présuppose la certitude. Ainsi, nos certitudes fondamentales constituent, non un point d’arrivée, mais le point de départ nécessaire et indubitable de notre pensée et de notre action dans le monde. Elles ne sont pas l’objet de la connaissance, mais son fondement. Cette nouvelle traduction répond à l’intérêt croissant que suscite De la certitude dans le cadre d’une œuvre dont on mesure de mieux en mieux l’importance. Cet écrit est son dernier. Ses dernières lignes ont été écrites le 27 avril 1951, deux jours avant sa mort.
Biographie de l’auteur
Nationalité : Autriche
Né(e) à : Vienne, Autriche-Hongrie , le 26/04/1889
Mort(e) à : Cambridge, Royaume-Uni , le 29/04/1951
Biographie :
Ludwig Josef Johann Wittgenstein est un philosophe d’origine autrichien qui apporta des contributions décisives en logique, dans la théorie des fondements des mathématiques et en philosophie du langage.
Il est né dans une famille milliardaire; son père, Karl, ayant fait fortune dans la sidérurgie. Lugwig fut élevé dans une maison, connue à Vienne, sous le nom de » Palais Wittgenstein « , construit en 1871-1873 par l’architecte Friedrich Schachner. L’art y tenait une place de choix.
Le jeune Ludwig fut éduqué à la maison par des précepteurs. Adolescent, il choisit la profession d’ingénieur. Il fit ses études à Berlin dans une école célèbre et, à 20 ans, il partit pour Manchester, en Angleterre, afin d’effectuer des recherches en aéronautique. Comme ses recherches aéronautiques exigeaient beaucoup de mathématiques, il fut intrigué et fasciné par la puissance et l’élégance des mathématiques, si bien qu’il se désintéressa bientôt de ses études d’ingénieur pour se consacrer à la recherche sur les fondements des mathématiques. Sa carrière de philosophe était lancée.
Un logicien-philosophe allemand du nom de Gottlob Frege (1848-1925) – qu’on considère aujourd’hui comme le plus grand logicien depuis Aristote (384-322 av. J.-C.) lui conseilla d’aller étudier avec Bertrand Russell (1872-1970) à l’Université de Cambridge (Trinity College).
Lorsque la première guère mondiale éclata en 1914, Wittgenstein s’enrôla dans l’armée autrichienne. C’est en partie dans les tranchées qu’il rédigea son premier ouvrage, le fameux Tractatus logico-philosophicus traitant de questions fondamentales de logique et de morale. Le Tractatus paru en 1922 et obtint rapidement un grand succès.
Wittgenstein était un être hors du commun: il a changé le monde deux fois. Une première fois, avec son ouvrage Le Tractatus, il a établi les bases non positivistes du langage. Dans les Recherches philosophiques, il a donné au langage le statut de problème numéro 1, comme Heidegger avait réussi à imposer la question de l’être.
La majeure partie des travaux tardifs de Wittgenstein ont été écrits dans l’isolement de la campagne et notamment sur la côte ouest de l’Irlande. Il avait écrit l’essentiel de ce qui sera publié après sa mort sous le titre Philosophische Untersuchungen, les Recherches philosophiques, quand on lui diagnostiqua un cancer de la prostate en 1949.
Editeur : Gallimard (22 septembre 1987)